Ce n’est pas la première fois que nous discutons de la sécurité sur internet et de celle des enfants sur cette plateforme. Mais considérer comment le monde en ligne affecte de manière distincte le genre est un autre sujet important qui nécessite une certaine considération. Malheureusement, les filles ne sont seulement sujettes à la prédation en ligne habituelle et à la tentation sexuelle lorsqu’elles sont en ligne. Elles doivent également gérer les normes corporelles irréalistes et le harcèlement vicieux et inévitable pour celles qui ne s’y conforment pas. C’est un monde en ligne triste.
Nous nous efforçons d’élever nos filles afin qu’elles soient intelligentes, courageuses et indépendantes. Mais, avec les média sociaux, tout s’oppose à nos aspirations et à nos rêves.
En tant que parent, posséder la connaissance de tous les périls possibles pourrait être la méthode pour sauver votre fille et lui éviter de s’engager dans des comportements risqués.
Les prédateurs et le catfishing en ligne
La facilité avec laquelle les prédateurs sexuels en ligne sont en mesure de mettre la main sur nos filles est inexplicable. L’anonymat d’internet et les politiques moins contraignantes ont fortement facilité les choses pour les prédateurs en ligne de se faire passer pour un ado. Ces personnes peuvent aisément s’inscrire sur un média social avec de fausses photos afin de créer une fausse personnalité en ligne à laquelle les filles vont facilement adhérer. En fait, ce problème est déjà extrêmement pervers par nature avec un utilisateur sur cinq (âgés de 10 à 17 ans) recevant des avances sexuelles indésirables. Dans le pire des scénarii, cela peut devenir vraiment tendu, menant au kidnapping ou au viol.
Les prédateurs sexuels sont capables de leurrer les adolescents, surtout les filles, sur les média sociaux avec leurs aptitudes extrêmes de piégeurs professionnels, en les convainquant d’arranger une rencontre personnelle dangereuse. Ce qui est encore plus effroyable est le fait qu’environ 30% des adolescentes ont déjà rencontré en personne un étranger qu’elles ont rencontré pour la première fois en ligne.
Le ‘catfishing’, c’est-à-dire l’usurpation d’identité, est également utilisé pour des raisons moins préjudiciables comme pour avoir accès à des informations privées, se faire des amis et ainsi de suite. Ce genre d’utilisateurs restent habituellement hors de portée des radars et ils préfèrent se contenter des choses qu’ils trouvent en ligne – c’est suffisant pour eux.
Le cyber-harcèlement
Le cyber-harcèlement peut ne pas être aussi violent que le viol ou le kidnapping. Mais il fait certainement subir aux jeunes filles d’intenses répercussions. Les camarades de votre enfant peuvent vomir des commentaires rageurs et navrants sur lui qui pourraient conduire à une situation d’embarras, à une faible estime de soi et à des pensées suicidaires. Le cyber-harcèlement n’est pas un problème qui nécessite l’attention des parents uniquement à l’école. C’est un problème à l’échelle du pays et les jeunes personnes ne sont pas les seules personnes. Le cyber-harcèlement peut ne pas laisser de marques physiques, mais il créé un impact qui peut briser mentalement la personnalité d’un enfant et le pousser à s’isoler, à la détresse émotionnelle, à l’anxiété, à la dépression et bien pire encore.
En fait, si nous regardons les chiffres du suicide chez les filles âgées entre 10 et 14 ans, ils ont en fait augmenté de 200% [Source : Centers for Disease Control and Prevention]. Et, si on fait la comparaison avec la mortalité due aux maladies, les suicides les dépassent malheureusement en nombre.
Bien qu’il n’y ait pas de preuves qui pourraient relier le cyber-harcèlement aux suicides chez les jeunes filles, il n’est pas difficile de bâtir un lien informel et non-scientifique. Les filles, par rapport aux garçons, sont plus émotives et sont plus exposées au harcèlement verbal (alors que les garçons tendent à être plus physiques). Par conséquent, pourquoi le taux de suicides chez les adolescentes monte en flèche devient compréhensible. La honte et la dévastation résultant d’une rumeur à l’école pourrait croître rapidement grâce à la dissémination aisée de l’information. Bien que cela ne constitue pas une réponse définitive, il est utile de regarder la possible corrélation entre les deux faits que sont le cyber-harcèlement et le taux de suicide chez les filles.
Toutefois, il y a eu des études qui prouvent le fait que ce n’est pas simplement le harcelé qui devient prône au comportement suicidaire mais les harceleurs eux-mêmes également, et cela avec un risque équivalent.
L’estime de soi et l’image du corps
Enfin, nous abordons la partie la plus importante qui affecte largement les adolescentes, à savoir la formation du corps et l’estime de soi en chute libre. Les filles se sentent constamment en situation de défi pour faire quelque chose qui leur donnera une belle allure. Les média sociaux peuvent avoir dans ce cas une influence perverse sur votre fille si elle souhaite commencer à comparer son corps avec ceux des autres, et surtout ceux des mannequins.
Les filles peuvent aisément tomber dans une analyse comparative de leur corps et de leur style de vie avec les autres filles. Cela constitue rien d’autre qu’un cercle vicieux pour se mesurer à chacune des autres filles.
Cette comparaison devient particulièrement vraie quand il y a des problèmes d’image corporelle. L’image du corps parfait tel que créé par les média et les bureaux de marketing est véritablement inatteignable. Même si nous savons tous que ces images sont éditées avant d’être diffusées, nos jeunes filles luttent encore et toujours pour atteindre l’objectif de la taille 36. Et, en faisant cela, la distinction entre le faux et le réel est perdue. Et avec cela, la conscience de soi et son estime de soi également. Il est également normal pour les filles de se priver elles-mêmes de nourriture et d’une nutrition afin de s’engager dans un comportement autodestructeur.
Les média sociaux sont un outil valorisant pour chaque enfant et la privation n’est pas une solution. Assurez-vous que vous suivez de près chacune des activités de votre fille. Snapchat, Instagram, Facebook, etc. sont de super outils de socialisation, mais ils imposent également leurs propres menaces et les conséquences extrêmes.
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